MJ ONLY : Comprendre la Kabbale et les Mondes de kabbale

Les Règles étant l’apanage du Maître de Jeu à Nephilim, la découverte de certains aspects de gestion des règles ne concernent pas directement les joueurs, en tout cas pas dans un premier temps. Certaines démarches des joueurs impliquent bêtises, dilemmes ou actes désespérés et seul le Meneur de Jeu, dans son immense impartialité, devra prendre certaines décisions en fonction des actions des personnages.

Maitres de jeu, ce qui suit regroupe quelques informations et théories sur la Science Occulte kabbalistique que j’ai modélisées pendant quelques années. Ces informations sont issues en partie de la Gamme NEPHILIM, le reste est une tentative d’explication. Tout a été compacté en une fiche récapitulative pour les Maîtres de jeu qui, comme moi, ont besoin de tout comprendre et de rendre chaque élément du background ou des règles cohérent et intégré dans un ensemble plus vaste, compréhensible.

Mieux vaut d’abord avoir lu au préalable les articles relatifs à la Kabbale par ici

La Kabbale est la voie qui considère que les Champs Magiques sont les reflets de mondes lointains, habités par des créatures (les créatures de Kabbale) que l’on peut invoquer et lier par un contrat. Elle reflète également les étapes de création du monde et le chemin inverse pour atteindre son créateur. Ces 10 étapes sont connues sous le nom de Sephiroth (au singulier Sephirah) et regroupées dans une structure appelée Arbre de Vie.

Du point de vue des Règles, une Sephirah est un niveau de puissance de sorts d’Invocation. Seuils en fonction des Sephiroth
Du point de vue du Background, une Sephirah est également un enseignement à apprendre au travers d’un "lieu" dans un Monde de Kabbale.

Qu’est-ce qu’un Monde de Kabbale ?
Il s’agit d’un "lieu", d’une "représentation", d’une cartographie, d’un "environnement" lié à une essence symbolique, une sorte de monde parallèle au sein des Champs Magiques où vivent des créatures magiques.
Il existe 5 Mondes de Kabbale : Sohar, Zakai, Meborack, Aresh et Pachad

Sohar : essence de l’ascèse, de la méditation et de la foi
Zakai : essence du respect de la nature et de l’amour courtois
Meborack : essence du pragmatisme, du formalisme et de l’équité
Aresh : essence du combat et du dépassement de soi
Pachad : essence de la peur, de l’altération et de l’opportunisme

On peut y associer 5 blessures psychologiques :
Sohar : abandon
Zakai : rejet
Meborack : injustice
Aresh : humiliation
Pachad : trahison

Les Mondes de Kabbale sont à l’intérieur des Champs Magiques, ainsi on peut envisager qu’il s’agisse d’une organisation sociale et structurelle à une échelle très petite et énergétique. (Exemple pour se la représenter facilement : de la matière->Atomes->Protons/Neutrons/Electrons->Quark, leur agencement en fonction des diverses forces nucléaire, électromagnétique et gravitationnelle)
Les Mondes de Kabbale sont les Champs Magiques. Chaque Ligne Ley, chaque Omphalo, chaque Plexus ou Nexus, chaque courant élémentaire de Ka-Élément est porteur/est une partie (ou la totalité) d’un Monde de Kabbale.
Les Mondes de Kabbale sont une modulation/une vibration spécifique des Champs Magiques. (Prenons par exemple une fréquence hertzienne qui, en fonction de laquelle se calibre la radio, va permettre d’écouter une station bien déterminée). Les vibrations - les fréquences - divergent entre chaque Monde de Kabbale.
Rappel : Chaque Monde de Kabbale fait partie de l’Astral (tout comme les Champs Magiques), mais pas de l’Océan Intérieur. cf. L’Astral
Chaque Monde de Kabbale possède sa géographie, son climat, son système politique, son Souverain, un but pour un kabbaliste qui souhaiterait l’arpenter (3e Cercle). Chaque Monde de Kabbale est décrit sous la forme d’un texte géopolitique, mais il est également représenté par une ascension initiatique en 10 paliers/étapes que sont les Sephiroth.
Le Corollaire est que si 10 Sephiroth, qui forment un Arbre de Vie, dépeignent un Monde de Kabbale, alors un Arbre de Vie désigne un Monde de Kabbale (même s’il n’en précise que le cheminement spirituel).

Attention, l’Arbre de vie (sephirothique) n’est pas le Monde de Kabbale lui-même, il n’est qu’une représentation schématique du voyage spirituel du kabbaliste au sein du Monde de Kabbale !

Si l’Arbre séphirotique n’est pas un monde de kabbale, à quoi sert-il ?
Il sert à mesurer, jauger, le savoir du Nephilim sur ce Monde de Kabbale et sa compréhension des différentes étapes de la création du monde ou, autrement dit, des 10 attributs divins, chacun faisant référence à un nom précis de l’Unique.

Les Mondes de Kabbale sont-ils uniques ou sont-ils aussi nombreux que les Nephilim ?
Les Mondes de Kabbale sont uniques et sont au nombre de 5 (reconnus). Un même Monde de Kabbale ne diffère pas en fonction du Nephilim, c’est à dire que c’est le même Sohar pour tous, le même Zakaï pour tous, le même Meborack pour tous, le même Pachad pour tous et le même Aresh pour tous.

Qu’est-ce qu’une Sephirah/Sephiroth dans un Monde de Kabbale ?
Il s’agit d’un espace/lieu au sein d’un Monde de Kabbale, ayant une spécificité géographique, géomorphologique, voire d’un édifice particulier où s’exprime une notion symbolique relative à un attribut divin, à une étape de la création cosmique.
À chaque Sephirah est associé un Nom Divin. (ex : Elohim, Adonai...)
À chaque Sephirah est associé un Attribut. (ex : Gloire, Victoire, Sagesse...)
Dans les descriptions, chaque Sephirah d’un Monde de Kabbale est dépeinte et déclinée en 3 "lieux/régions/édifices/Fiefs" (temple, ville, vallée, forêt, lac, puits, montagne, grotte, palais, etc...).

Existe t-il une version distincte d’une Sephirah par Monde de Kabbale ?
Y a-t-il dans une Sephirah une parcelle de chaque Monde de Kabbale (ayant trait à la Sephirah en question) qui lui appartiendrait/qui la composerait ? (cf. Figure 1)
Ou bien est-ce une seule et même région -appelée Sephirah- qui appartient simultanément et en tout point à chaque Monde de Kabbale, tout en se révélant différent au regard des kabbalistes ? (cf. Figure 2)

Les créatures
La plupart des créatures de faibles niveaux sont multiples, elles n’ont pas forcément de nom propre - ou en tout cas, elles n’en possèdent pas de connus et de répertoriés-, ce qui fait qu’un invocateur appelle une créature dite "générique". Ainsi, si deux créatures du même Monde et de même type/titre sont invoquées, elles peuvent se manifester en deux endroits distincts sans souci.
Le problème se pose lorsque la créature est de niveau élevé -on la qualifie de Suzerain-, car elle est bien souvent unique. Dans ce cas là, elle ne peut pas assurément apparaître à deux endroits différents si elle est invoquée par deux personnes en même temps. Après, selon la conception du MJ et des pouvoirs de ladite créature, il n’est pas impossible qu’elle puisse être ubiquitaire ou envoyer des "projections" à deux endroits à la fois... Mais on considère généralement que quand l’une des invocations réussit, l’autre échoue (ce qui peut sortir d’embarras le MJ en empêchant le joueur de faire intervenir une créature trop puissante dans son scénario). Pensez que le Suzerain peut également mandater un de ses subalternes auprès de l’invocateur.

Concernant une quelconque notion de primauté en terme de hiérarchie, il est admis que les Entités gouvernant les Sephiroth supplantent les Rois et Empereurs des Mondes de Kabbale.

Au premier Cercle, le Kabbaliste connait l’existence des Sephiroth
Au second Cercle, le Kabbaliste connait l’existence des Mondes de Kabbale et doit se spécialiser dans un seul Monde.
Au Troisième Cercle, le Kabbaliste doit arpenter son Monde de Kabbale de prédilection. Pour cela il doit entrer en méditation et invoquer le Gardien du Monde de Kabbale.

Les Gardiens
Les Gardiens sont des créatures très puissantes. Ils connaissent parfaitement leur Monde. Il existe 5 Gardiens :
Abnhazer, l’oracle figé, celui qui ouvre les chemins de Sohar
Archimodion, le nain contrefait, celui qui éloigne des chemins (Pachad)
Orthémios-Sabots d’Or, celui qui veille sur les chemins de Meborack
Sarn Helen, celle qui dévoile le chemin scintillant (Zakai)
Zeth Adraan aux cent yeux, celui qui surveille les chemins d’Aresh

Le Gardien doit être invoqué afin de permettre au Kabbaliste d’entrer dans le Monde de Kabbale qu’il a choisi. Il aidera parfois le Kabbaliste dans son périple mais il veillera toujours à ce qu’il découvre la complexité et les subtilités de son Monde par lui-même, ou facilitera les rencontres avec l’Empereur des lieux. La relation qu’un Gardien et un Kabbaliste tisseront au fur et à mesure des voyages est la première étape permettant d’atteindre Kether.

La deuxième étape est la construction d’un seuil lors d’une Grande Conjonction de l’Élément du Gardien. Pour ce faire, le Kabbaliste doit l’invoquer là où il souhaite établir son portail. Il ne réussit qu’à la condition que le lieu évoque le monde de Kabbale. Il peut s’agir d’une arche, d’une porte ou plus symboliquement d’un tableau, de l’orée d’une forêt, de l’entrée d’une caverne, d’un feu qui sera toujours entretenu… Cette invocation crée simultanément dans le monde de Kabbale une réplique de Ka de ce seuil.

Le Kabbaliste participe alors à un rituel compliqué. En obéissant aux injonctions du Gardien, il détermine une clef (mot, geste, chant…) qui lui permettra désormais de franchir son seuil vers le monde de Kabbale.

Voyage astral
Lors de la méditation, le Nephilim entre en contact étroit avec les Champs Magiques. Mais alors que le voyage astral humain - qui lui permet de se rendre dans les Akasha - fait sortir son corps astral du corps physique tout en restant reliés l’un a l’autre par une corde "dorée", le voyage "astral" du Nephilim dans cette étape s’apparente plus à une introspection (Macrocosme -> Microcosme). En effet, les Champs Magiques parcourent le Graal Primordial dans son ensemble (à peu de chose près), ils entourent le Nephilim lors de sa méditation, ils le constituent... Le Pentacle de l’Immortel ne fait donc pas de déplacement géographique au sens strict du terme, il fusionne d’une certaine manière avec les Champs ambiants, tout en vibrant sur la même fréquence que le Monde de Kabbale ciblé. C’est pourquoi, lors de la méditation, alors que "l’âme"/"l’esprit" du Nephilim arpente son monde de prédilection, le corps physique du Simulacre reste inerte et que l’esprit du Simulacre ne peut pas en reprendre possession (comme lors d’une Ombre/d’un Shouit), sauf cas de Maladresse lors d’un Jet en Science Occulte ou Ka.

Lorsqu’il arrive dans un monde de Kabbale, le "corps astral" du Nephilim s’apparente à son Métamorphe accompli. Libéré des sens du Simulacre, il voit créatures et paysages à travers la Vision-Ka.

Au fur et à mesure de son itinéraire, pour passer d’une Sephirah à une autre, il convient que le Nephilim passe une série d’épreuves symboliques destinées à tester la Sapience, la compréhension, les valeurs et le mérite du Nephilim. Cela est souvent et métaphoriquement décrit comme un sentier (Cineroth) que le Nephilim doit emprunter.

Méditation ? Voyage astral ? Corps physique ?
Ma vision des choses est que la connaissance et le début de l’exploration se fait par voyage astral avec un double sublimé du Métamorphe. Ce n’est peut-être qu’au terme de son voyage initiatique, en Kether qu’il pourrait bénéficier d’un véritable corps physique au sein de son Monde de prédilection.

Les Fiefs
Avec l’arrivée de la 5e Édition est apparue la notion de Fief, qui correspond à l’un des territoires/paysages sur les trois dépeints pour chaque Sephirah de chaque Monde de Kabbale (MdK). Il s’agit d’une parcelle d’un MdK où le Nephilim va pouvoir s’établir après avoir passé nombre de pacte avec des créatures de Kabbale, constitué l’équivalent d’une cour et, soit demander l’autorisation d’occuper un territoire vierge ou restreint d’un existant, soit remplacer le suzerain précédent du territoire qui l’intéresse.

Chaque Sephirah possède sa série d’épreuves, déclinées peut-être en fonction de sa région (3 régions décrites par Sephirah) et propres à chaque Monde de Kabbale. Une fois le Kabbaliste ayant découvert, compris, intégré l’enseignement d’une Sephirah, il lui est possible d’avancer plus avant dans le Monde de Kabbale (c’est-à-dire métaphoriquement d’avancer vers le haut de l’Arbre de Vie, puisqu’il effectue un cheminement inverse à l’ordre de création, un parcours en direction du point d’origine, vers le Créateur (l’Unique)).

Représentation
Pour le Mj s’offrent deux possibilités à sa convenance :
1) Soit une vue géographique de la progression du kabbaliste (tel un bandeau "chronologique" où se succèdent de gauche à droite les régions séphirotiques, ou alors des régions séphirotiques proches les unes des autres dans un monde "cartographié" avec des emplacements où le Nephilim doit se rendre.
2) soit une vue plus symbolique, où des éléments de la sephirah suivante apparaissent en surimpression une fois que l’enseignement de la Sephirah précédente a été intégrée. Ainsi, on peut imaginer que le Nephilim parcoure en Malkouth une forêt, mais il ne pourra jamais découvrir le château issu de Yesod qui s’y trouve au milieu car le château n’existe pas encore dans sa représentation/perception du monde. A chaque fois que le Nephilim progresse et comprend les enseignements d’une Sephirah, il perçoit mieux, il "voit" mieux le monde qu’il explore. Il peut non seulement accéder à des lieux qui lui étaient barrés/fermés (comme une grotte obstruée par des pierres ou une porte), mais surtout il peut enfin déceler/voir (car ils n’étaient pas visibles/présents/tangibles pour lui) des éléments/des bâtiments/des reliefs appartenant à une autre Sephirah, qui se superposent et détaillent davantage le paysage. De ce fait, le Nephilim obtient, à chaque progression, une vue plus complète du Monde de Kabbale.
Pour ma part, c’est cette seconde représentation que j’ai décidé d’adopter


Comprendre comment tout s’imbrique
Pourquoi les créatures peuvent voir (comment font les créatures de Kabbale pour voir) ce que le Nephilim ne perçoit pas, ne voit pas ? C’est bien simple, lors de la Chute d’Orichalka, le Kaim a perdu son lien spécifique avec les Champs Magiques. Sa quête est justement de retrouver ses capacités perdues. La Créature de Kabbale, elle, est issue pure des Champs Magiques, elle est déjà intégrée dans cette(ces) structure(s) qu’est(que sont) le Monde de Kabbale (et les Sephiroth). Chaque Créature porte en elle même l’intention originelle de Kether (d’être créée en tant que Créature) tout comme ses propres potentialités liées à Malkouth (son intelligence, ses pouvoirs et son appartenance à telle Sephirah, tel Monde, tel Olam (Royaume qui permet un classement des Créatures en fonction de leur puissance de Ka)). C’est pourquoi, les Créatures ont possiblement accès à toutes les Sephirah d’un Monde de Kabbale, même si leur statut, leur puissance ou leur rôle quotidien les empêchent de s’y rendre.

Exploration à plusieurs
Un Kabbaliste peut permettre jusqu’à cinq autres Nephilim de l’accompagner dans le monde de Kabbale qu’il a choisi, même si ses compagnons n’ont aucune connaissance dans cette Science occulte. Pour ce faire, il doit prononcer leur nom lorsqu’ils franchissent le seuil. Lors d’un tel voyage, le Kabbaliste est responsable des faits et gestes de ses compagnons. Le Gardien peut demander réparation en sacrifice de Ka d’éventuelles exactions commises dans le monde de Kabbale pour calmer le courroux de son Empereur.

Concernant les sources littéraires, il est difficile de dire avec certitude ce sur quoi les auteurs se sont fondés pour esquisser les Fiefs des Sephiroth de chaque Monde... Toutefois, il n’est pas impossible qu’il puisse s’agir des Contrées du Rêves tel que les a imaginé H.P. Lovecraft. Si c’est le cas, on peut ainsi jeter un coup d’oeil à Vathek de William Beckford, Le Magicien d’Oz de F. Brown, les œuvres de Lord Dunsany, de Georges MacDonald, d’Edgar Rice Burrought, Clive Barker, Stephen King, François Baranger, August William Derleth, Sandy Petersen ou encore Clark Ashton Smith.

J’évoquerai également pour ma part des idées ou paysages, des quêtes ou des ambiances tirées de la Horde du Contrevent de Damasio, Le sentier des astres de Stefan Platteau, le cycle du Champion éternel de Michael Moorcock, Gagner la guerre de Jean-Philippe Jaworski, La tapisserie de Fionavar de Guy Gavriel Kay, Le jardin de Suldrun de Jack Vance, les Lance Dragon, les Royaumes oubliés, certains romans de Christopher Priest, les romans sur le cycle arthurien, Le Nom du vent de Patrick Rothfuss, l’Assassin royal de Robin Hobb, Les Royaumes invisibles de Julie Kagawa, Terremer d’Ursula K. Le Guin, La Roue du temps de Robert Jordan, Les Archives de Roshar de Brandon Sanderson L’Age des ténèbres de Stephen Aryen, Le Livre des martyrs de Steven Erikson, La Guerre des démons de Raymond E. Feist, Demon Wars de R.A Salvatore, La Moîra d’Henri Loevenbruck, etc... et tant d’autres !

Exemples de sources pour détailler un Monde de Kabbale

Aller plus loin dans la maîtrise des Mondes de Kabbale

La magie sigillaire
Un Sigil, « signe cabalistique » ou sceau, est une figure graphique qui représente un être ou une intention magique. Le terme provient du latin sigillum qui signifie « signature ».
La magie sigillaire (le tracé) est une partie du rituel de l’Invocation.
Un pantacle est le nom générique d’un pentacle magique (ensemble graphique support à l’Invocation), mais il ne représente pas forcément un pentagramme.

La Kabbale se découpe en 3 Cercles par ordre de complexité :
les Sceaux, les Pentacles, les Clefs

Un Sceau

Un Pentacle

Une Clef