Nephilim le Jeu de l’Occulte Contemporain

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OTSAR EDEN HAGANOUZ

mardi 5 février 2008, par Didier


Dans tout ce que j’ai écrit jusqu’à présent, ma principale intention était d’arriver à ce que je révélerai maintenant. Moi [Abraham Aboulafia], l’individu mentionné dans l’introduction, est né en Saragosse, en pays d’Aragon, dans le royaume d’Espagne. Avant je ne sois sevré, alors que j’étais encore un enfant tétant le lait de la poitrine de ma mère, je suis allé à Navarra, à quelques seize [parsanges] de la ville où je suis né, avec mes frères et soeurs. J’ai donc grandi sur la rivière Ebro , qui traverse ces villes. J’ai commencé à lire les Ecritures avec leurs commentaires, et appris aussi la grammaire de l’Hébreu, l’ensemble des vingt-quatre livres [de la Bible] sous la tutelle de mon père, de mémoire bénie. C’est de lui que j’ai aussi été instruit de la Mishnah et du Talmud, et la plupart de mon apprentissage est issu de cette instruction. J’avais dix-huit ans lorsqu’ il est mort. Je suis resté dans le pays de ma naissance durant deux années après la mort de mon père.

A l’âge de vingt ans, l’esprit de Dieu m’a déplacé, et je suis parti, tête haute pour la Terre d’Israël par mer et par terre. Mon intention était de parvenir jusqu’au pays du Sambation, mais je ne suis pas arrivé plus loin qu’Acco. A cause du conflit entre Ishmael (les Arabes) et Esaü (les Chrétiens), j’ai été forcé de fuir. J’ai laissé la Terre sainte et suis retourné en Europe par la route de Grèce. C’est lors du passage par la Grèce que je me suis marié. Dieu m’a éveillé à cette époque, et j’ai pris congé de ma femme. Je suis parti pour le « eaux de désir » où j’ai pu étudier la Torah. Ceci je l’ai fait à Capoue, à cinq jours de Rome.

C’est ici que je trouvai un sage distingué, philosophe, et maître médecin du nom de Rabbi Hillel, nous sommes devenus des amis, et c’est de lui que j’ai appris la philosophie, que j’ai très appréciée en explorant cette discipline avec toute ma force, jour et nuit. Je n’ai pas été satisfait tant que je n’eu pas parcouru le Guide (des égarés) entier, ce qui m’a pris beaucoup de temps.

A Capoue j’avais aussi quatre disciples à qui j’enseignais parfois. Cependant c’étaient de jeunes hommes stupides, et quand ils ont pris une mauvaise voie, je les ai abandonnés. Il y avait aussi un autre groupe de dix disciples, mais ceux-ci n’ont pas bénéficié également de mon enseignement, et ils ont perdu les deux voies, la première et la seconde.

Dans Agropoli il y avait quatre disciples. Mais eux aussi n’ont pas su profiter de mes enseignements. Ils avaient des idées très étranges, particulièrement en ce qui concerne les profondeurs de la sagesse et des mystères de la Torah. Je n’en ai pas trouvé qui étaient dignes afin que je puisse leur transmettre même les allusions les plus vides de Vérité. A Rome, il y avait deux vieux hommes, Rabbi Tsadakia et Rabbi Yeshiah, qui sont entrés dans mon cercle. Avec eux j’avais du succès, mais ils étaient très vieux et ils sont morts. A Barcelone j’avais deux disciples. Un du nom de Rabbi Kalonymos, de mémoire bénie, un vieil homme qui était tout à fait remarquable ; l’autre était un homme très intelligent célibataire, un sage remarquable, et un des chefs de la communauté, du nom de Rabbin Yauda, appelé aussi Solomon. A Burgos, j’ai enseigné deux hommes, un maître et son disciple. Le nom du maître était Rabbi Moshe Sifno. Le disciple était Rabbi Shem Tov, un jeune homme agréable, mais sa jeunesse l’a empêché de maîtriser le sujet. Les deux, lui et son maître, furent instruits de quelques points externes de la Kabbalah.

A Medina Celi il y avait deux disciples. L’un était Samuel le Prophète, à qui j’ai appris un peu de Kabbalah, l’autre était Rabbi Joseph Gikatalia, puisse Dieu continuer à le guider. Il avait une grande intelligence, et recevra indubitablement un grand succès car Dieu est avec lui. Je suis maintenant à Messina, qui est « du Sinai » (Mi-Sinai) Ici j’ai trouvé six hommes, et j’en ai amené un septième avec moi.

Ces savants sont restés avec moi un temps très court, chacun a pris ce qu’il pouvait, certains beaucoup et d’autres peu. Tous m’ont finalement quitté, excepté un. Il était leur chef, et il a apporté aux autres ce qu’il a appris de moi. Le nom de ce disciple est Rabbi Saadia ben Yitzchak Sanalmapi, de mémoire bénie. Il a été suivi par Rabbi Abraham Ben Shalom, et puis par le fils de ce dernier : Yaakov, et puis par son ami Yitzchak. Ceux-ci ont été appelés pour d’autres connaissances, alors que j’avais trois disciples d’un haut niveau, et quatre d’un bas niveau. Le septième disciple était Natronai le Français, de mémoire bénie, mais pour diverses raisons, il nous a quittés immédiatement. Il était celui qui a empêché les autres d’atteindre ce qu’ils pouvaient.

Il ne s’agit là que de quelques choses qui se sont produites, il y avait quelques événements normaux, des accidents, afin que les choses prennent leurs places. Quand j’avais trente et un ans, à Barcelone, Dieu m’a éveillé de mon sommeil, et j’ai appris le Sefer Yetsirah avec ses commentaires. La main de Dieu était sur moi, et j’ai écrit des livres de sagesse et aussi quelques merveilleux livres prophétiques. Mon âme s’est éveillée en moi, et un souffle divin a touché ma bouche. Un esprit de sainteté a palpité à travers moi, et j’ai eu beaucoup de visions effrayantes et merveilleuses, à travers des signes et des miracles. Mais à la même époque, les esprits de jalousie se sont assemblés autour de moi, et je les ai affrontés avec fantaisie et erreur. Mon esprit fut embrouillé totalement, à tel point que je ne pouvais plus recevoir de quelqu’un d’autre semblable à moi, capable de corriger mon chemin, par conséquent j’étais semblable à un aveugle tâtonnant en plein midi. Pendant quinze années, le Satan était comme ma main droite et m’égarait. Tout ce temps, j’ai été dirigé tel un fou par ce que mes yeux voyaient. Mais j’étais capable d’observer la Torah, et sceller la seconde malédiction durant quinze années, jusqu’à ce que Dieu m’accorde la sagesse et le conseil. Dieu était donc avec moi en l’an Un (5001 = 1241) jusqu’à l’an 45 (5045= 1285), me préservant de toute malchance. Au commencement de l’an « Eliyah » (Elyah,= 46, c’est-à-dire 5046, ou la fin de 1285) Dieu eut pitié de moi et m’éleva au Palais de sainteté.

C’est à cette époque que j’ai complété ce livre (Otsar Eden HaGanouz), qui a été écrit ici à Messina. Il a été écrit pour Saadia mentionné ci-dessus, le premier des sept dont il est question plus haut. Vue l’affection avec laquelle il s’attacha de lui-même à moi, j’ai écrit ceci pour lui afin que qu’il se souvienne ce qu’il a appris de moi, puisque le manque de mémoire est latent. Quand il le recevra, je sais qu’il aidera aussi ses compagnons mentionnés plus haut, car il est très vraisemblable qu’ils apprendront aussi de lui. Je réalise que sans ces divers « accidents » et « fantaisies », ils ne m’auraient jamais quitté. Les fantaisies qui les ont poussés à me quitter et se tenir loin de moi, viennent précisément de ce que j’ai moi-même connu autrefois. Dieu m’a aidé à me relever de ma torpeur, et à résister à l’épreuve en éclairant mon coeur, puisqu’à cause d’eux j’ai fait taire ma bouche et ma langue. J’ai retenu mes lèvres de parler et mon coeur de penser, et je suis revenu à l’endroit adéquat. J’ai continué à observer la reconnaissance du conseil et la perception ce qui m’était caché à cette époque. Et je loue le nom du Seigneur, mon Dieu et Dieu de mes pères, qui n’a pas arrêté Son amour et Sa vérité durant tous ces temps.

texte original :http://hebrew.grimoar.cz/abulafia/ocar_eden_ha-ganuz.htm


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