Nephilim le Jeu de l’Occulte Contemporain

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La rive de la mélancolie profonde

mardi 1er juillet 2008, par Didier


Le Corps

Dans une petite vallée fort basse, entre des marais fangeux et un bois de grands chênes, les Nephilim aperçoivent un palais royal. De loin l’édifice est une arabesque. Il se présente comme une femme dans le vent aurait soufflé en l’air la chevelure. On dirait que, contraint par quelque lampe merveilleuse, un génie de l’orient l’a enlevé pendant une des 1000 nuits et l’a dérobé au pays du soleil pour le cacher dans ceux du brouillard avec les amours d’un beau prince. Ce palais est enfoui comme un trésor. Mais à ses dômes bleus, à ses élégants minarets arrondis sur de larges murs ou élancés dans l’air, à ses longues terrasses qui dominent les bois, à ses flèches légères que le vent balance, à ses croissants partout entrelacés sur des colonnades, les Nephilim se croient dans le royaume de Bagdad ou de Cachemire. Ce fut bien un beau prince dont les amours s’y cachèrent. : mais il était roi et se nommait François Ier. Sa salamandre y jette ses flammes partout. Elle étincelle 1000 fois sous les voûtes et y multiplie ses flambeaux comme les étoiles du ciel. Elle soutient les chapiteaux avec sa couronne ardente. Elle colore les vitraux de ses feux. Elle serpente avec des escaliers secrets et partout dévore de ses regards flamboyants Ies triples croissants d’une Diane mystérieuse. Pourtant la base de cet étrange monument est, comme lui, pleine d’élégance et de mystère : c’est un double escalier qui s’élève en deux spirales intriquées depuis les fondements les plus lointains de l’édifice jusqu’au dessus des plus hauts clochers et se termine par une lanterne couronnée d’une fleur de lys colossale. Cet escalier lui seul semble être un petit temple. Il est soutenu et protégé par les arcades de ses ailes minces, transparentes et brodées à jour. La pierre docile s’est ployée pour le doigt de l’architecte et paraît pétrie selon les caprices de son imagination. Les Nephilim conçoivent à peine comment les plans en furent tracés. « C’est une pensée fugitive, une rêverie brillante qui aurait pris tout à coup un corps durable. C’est un songe idéalisé. »

L’extérieur
L’immense bâtisse est la réplique à peu près exacte du château de Chambord qui se trouve dans la région de Blois. Elle forme un grand rectangle aux angles flanqués de quatre grosses tours cylindriques qui entourent un donjon également flanqué de quatre tours. Ce qui caractérise surtout l’édifice de l’extérieur, c’est la simplicité des parties basses et des ailes, qui contrastent avec la profusion des ornements de Ka-Feu des parties supérieures du donjon, gargouille fantasques qui dardent les langues de feu à tous les azimuts.

La grande façade nord
En franchissant la grille de Ka-Lune du parc, on découvre le Château dans toute sa majesté. Les matériaux de construction ardoise gris-bleu de lune des toits, tuffeau de terre des façades ou calcaire gris de feux des soubassements, reçoivent admirablement des effluves illuminés de Ka-Soleil qui les éclaboussent perpétuellement. Accord moche la première des quatre tours et celle des appartements de Primatice. Au centre, les deux tours du donjon encadrent une lanterne située à l’arrière-plan. Cette tourelle, la plus haute du château, est surmontée d’une gigantesque couronne et d’un lys en pierre. La tour de droite porte une croix et abrite le laboratoire de Primatice. Au premier étage, de la première à la seconde tour, puis de la troisième à la quatrième, des galeries étroites et presque transparentes assurent la circulation. Enfin, accolé à la première tour, un escalier extérieur est surmonté d’une petite pièce attenante aux appartements de Primatice. C’est au centre de cette grande façade que donnent, au premier étage, les trois fenêtres de l’appartement de Clorinde.

L’accès au château
on pénètre dans le château par la porte sud. Au-delà de l’enceinte flanquée de deux tours basses, on voit d’abord le quadrilatère central du donjon. La façade est percées de petites ouvertures derrière des arcades d’un côté et de l’autre et de grande baies éclairant de grandes pièces. De part et d’autres on retrouve les galeries menant aux ailes en retour. : à gauche l’aile du laboratoire de Primatice et à droite celle de ses appartements. Le donjon présente une allure massive comparée aux galeries étroites qui l’encadrent ainsi qu’aux deux ailes hautes en retour. La cour est délimitée par des bâtiments qui servent de communs : ils n’ont pas d’étage et leur toit, en terrasse, ne masque pas la perspective.

L’intérieur
À travers le donjon, les appartements, les escaliers et les galeries, on découvre un intérieur fonctionnel et un souci de la symétrie. Le donjon et son enceinte sont ainsi construits selon une organisation géométrique extrêmement rigoureuse composée de modules de 45 mètres de côté à dominante terre et feu.

Le donjon
Ce bâtiment carré est un château à l’intérieur du château ? Il présentent la grande originalité d’un plan centré. On y accède par un des bras de l’immense salon croit qui divisent chaque étage et desserts appartement comportant une grande pièce ici petite pièce entresolées. Quatre autres appartements, plus petit, avec chacun quatre pièces entresolées sont logés dans les tours. Tout s’est de nouveau plusieurs fenêtres et une cheminée à l’âtre toujours rougeoyant de braises ardentes. Si l’on intègrent le niveau des terrasses, 32 unités d’habitation sont ainsi contenues dans le seul donjon. Un savant système de galeries, de passages et de nombreux escaliers permettent de circuler dans l’ensemble des bâtiments et d’accéder directement dans la plupart des pièces.

Le donjon accueille la cour chamarrée de Primatice. Les salles cruciformes sont de grands espaces ouverts à tous où ont lieu les réceptions et les bals. Elles ont aussi une fonction esthétique indéniable puisqu’elle mettent en évidence l’escalier-prodige situé dans leur centre. Les petites pièces, quant à elles, servent de garde-robes fantasmagoriques ou d’oratoires d’où l’on entend parfois jaillir des murmures complices.

L’escalier-Prodige
Au centre de l’édifice s’élève un prodigieux escalier double large de 8 m où les champs magiques de terre se mêlent intimement à ceux de feu. Deux montées s’enroulent autour d’un même noyau creux délimités par un mur ajouré de baies. Cet escalier est double si bien que deux personnes peuvent monter et descendre sans se croiser Elles peuvent aussi être aperçues à travers le noyau évidé et embrasser du regard les salles en croix où se déroulent les bals. Il symbolise la croisée des chemins, la destinée implacable et le sort de la souffrance de Primatice. Des pilastres et leurs chapiteaux portant des sculptures étranges ornent intérieur et l’extérieur de l’escaliers. Au deuxième étage, la salle en Croix est voûtée en anse de panier et porte des caissons sculptés où s’animent des Salamandres. L’escalier est surmonté d’une lanterne qui domine les terrasses. Elle est épaulée par huit contreforts ornés des emblèmes du feu et supporte une colossale fleur de lys qui se détache sur le ciel.

Les appartements
ici plane le souvenir de Clorinde mais aussi des rois et des personnages qui se sont succédé à Chambord. Au rez-de-chaussée, toutes les salles sont ornées de tapisseries soyeuses, pleines de couleur. Une foule bruissante s’y déplace en permanence sur le rythme d’un orchestre invisible qui joue une lancinante balade du XVIe siècle. Des carrosses d’apparat sont stationnés dans les communs. Les appartements de Primatice sont situés dans l’aile et la tour Nord, symétriquement à son laboratoire. Ils sont peuplées d’Effet-Dragon de feu qui ont pris l’apparence d’énormes salamandres. La cour chamarrée de Primatice ne se risque jamais en ces lieux car ses inquiétantes chimères réduisent en cendres toute personne autre que leur suzerain, Primatice.

Dans les appartements de Clorinde, Primatice a fait cloner un bras de la salle en croix pour obtenir une enfilade de grandes pièces décorées de tapisseries et de portraits représentant tous Clorinde ou plus exactement ses simulacres. Il y a une majorité de femmes qui sont représentées dans des costumes traditionnels français du XIe au début du XVIe siècle. Le parquet, les cheminées, les boiseries et les huisseries témoignent d’un goût remarquable rehaussé par la présence d’une statue composée de champs magiques frissonnant représentant une femme en train de se laver les cheveux qui diffuse une note vibrante d’harmonie autour d’elle. C’est la que s’est focalisé une infime parcelle du pentacle de Clorinde. Le second étage, à l’instar du premier, abrite des salles où règne une atmosphère douce et sereine. Ici, la cour chamarrée de Primatice est moins frénétique que dans les autres parties du château et s’adonne à la contemplation de trophées, de maquettes, d’objets constitués de morceaux épars de champs magiques.

Le laboratoire de Primatice
On y accède par la galerie en venant du donjon ou par l’escalier extérieur situé dans un angle de la cour d’honneur. Audacieusement logé dans une tour et débordant sur l’aile en retour, le laboratoire de Primatice, de plan rectangulaire, est la plus grande pièce du château et occupe deux étages. Les champs magiques de feu sont flamboyants. Les chapiteaux des colonnes doriques, ornées de salamandres silencieuses, soutiennent des voûtes en arches qui surplombent un ensemble austère où règne la sobriété. En effet le lieu est vide à l’exception d’un grand fauteuil de cuir au rouge, maroquiné et poli par l’usage. C’est là que ce qui reste de Primatice se livre à la méditation. Ce lieu est vide d’objets matériels mais empli d’une charge émotionnelle très forte que l’on pourrait identifier a de la mélancolie humaine.

Les dangers
Un seul danger guette les Nephilim qui passent dans cet akasha, mais il est de taille puisqu’il guette également Primatice, et ce depuis les origines : les Enracinés des bois de Diane. Autour du domaine on aperçoit une forêt épaisse touffue et menaçante. Territoire des enracinés, les bois de Diane ton tel lieu où il ne fait pas bon se trouver pour un Nephilim. En effet, lorsquePrimatice lança son incantation, il captura l’essence des humains impliqués dans l’assassinat de Clorinde. Ceux-ci, prisonniers dans les plans subtils, prirent forme avec l’émergence du domaine de Primatice et devinrent les enracinés, qui occupent les bois aux alentours du château. Un combat permanent les opposent à Primatice. Bien qu’ils aient quasiment perdu toute nature humaine, ils gardent une haine un peu confuse à l’égard des Nephilim et veulent conquérir l’akasha. Primatice est ainsi condamné a rester dans l’akasha s’il ne veut pas voir triompher ceux qu’il hait plus que tout. Cette lutte l’épuise, accélérant de jour en jour la déliquescence de son pentacle et le transformant petit à petit en fantôme évanescent. Chaque pleine lune, les bois de Diane se rapprochent un peu plus de l’enceinte du château. L’affrontement final est proche et inéluctable.

L’Esprit

L’origine
Bien avant la chute et les guerres élémentaires, Primatice était un puissant Pyrim dévoué à l’art du combat. Il se plaisait à prendre la forme d’une énorme salamandre pour aller combattre les titanesques créatures qui peuplaient alors la terre. Il vécu sa déchéance comme une bénédiction : incarné dans de robustes simulacres, et pouvez désormais se laisser emporter par sa passion de la guerre. Les siècles s’écoulèrent et Primatice appris la lassitude. Ces longs combats l’avaient épuisé. Il avait oublié l’héritage de ses frères. Il s’était perdu… une atroce angoisse étreint son pentacle et l’oblige à partir à la recherche de son identité. Il prit le bâton de pèlerin et reparti en quête du monde. L’Agartha l’attendait, récompense illusoire dans un univers éclaté en de multiples facettes dans lequel Primatice devait retrouver son unité. Il entama une longue quête initiatique placée sous le signe du feu. C’est ainsi qu’il rencontra Clorinde, un Ange. À son contact, Primatice retrouva le sens des origines. Tandis qu’entre les deux Déchus se dessinait une tendre et douce amitié, Primatice se rapprocha de son objectif ultime. Il décida d’ériger un fantastique monument d’où il pourrait atteindre les portes du Grand Secret. Épaulé par Clorinde, il entama les travaux. Le rang de son simulacre fut alors une aide précieuse, il serait aussi la cause de son désespoir.

Le 6 septembre 1519, Primatice publia un édit via son simulacre pour entreprendre « un bel et somptueux édifice au lieu et place de Chambord ». Il a confia la charge à Clorinde, qui endossa plusieurs identités durant cette courte période : François de Pontbriant, le surintendant désigné ou encore Jacques Sourdeau le maître-maçon. Primatice vaquait pendant ce temps aux activités royales de son simulacre, François Ier, et se laissa aller au plaisir de la guerre. Capturé avec ses troupes à Pavie en 1525, Primatice est emmené en captivité à Madrid. Là, menacé par l’inquisition espagnole, Primatice changea de simulacre et réussit à disparaître. Il revient en France en 1531 et atteint Chambord aux premiers jours de l’été. Le château était magnifique, les nouvelles qu’il attendaient terribles.

Clorinde, jadis influencé par Prométhée, avait réuni sous sa houlette un groupe d’humains initiés. Il éprouvait toujours une profonde affection à leur égard et voulait les élever vers les hautes sphères du savoir pour ainsi trouver sa voie vers l’Agatha. De plus, il trouvait en leur compagnie un palliatif de l’absence de son compagnon. Il avait négligé l’esprit inhérent à la nature humaine : le goût du pouvoir. Cette erreur de jugement lui coûta cher. Les humains eurent tôt fait de voir tous les avantages qu’ils pourraient tirer de l’acquisition de pouvoirs surhumains. Ils ourdirent un sombre complot et tendirent une embuscade à celui qu’ils connaissaient sous le nom de Diane dans les bois qui cernent le domaine de Chambord. Ils s’emparèrent de l’infortuné Nephilim en le contraignant à l’impuissance grâce a des talismans d’Orichalque. Ils tentèrent alors de le transformer en homoncule. Comme ils ne disposaient pas de terres rares et ne possédaient pas les connaissances requises, l’expérience échoua. L’essence de Clorinde ce dispersa dans les champs magiques, le condamnant à une narcose éternelle.

L’Âme


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