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le Tsimtsoum, la Chevira, le Tiqoun

le retrait, la brisure, la réparation

lundi 17 août 2009, par Didier


La Kabbale de Rabbi Isaac Louria

Il existe 3 moments essentiels :
Le tsimtsoum (le « retrait »),
la chevira (la « brisure ») et
le tiqoun (la « réparation »).

Le tsimtsoum ou le retrait

Tsimtsoum signifie originellement concentration ou contraction. Dans le langage kabbalistique, le terme serait mieux traduit par « retrait » ou « rétraction ».
Rabbi Isaac Louria pose les questions suivantes :
- Comment peut-il y avoir un monde si Dieu est partout ?
- Si Dieu est « Tout en Tout », comment peut-il y avoir des choses qui ne soient pas Dieu ?
- Comment Dieu peut-il créer le monde ex nihilo, s’il n’y a pas de néant ? Rabbi Isaac Louria formule ainsi la théorie du tsimtsoum :

Le premier acte du Créateur ne fut pas de se révéler lui-même à quelque chose d’extérieur. Loin d’être un mouvement sur le dehors ou une sortie de son identité cachée, la première étape fut un repli, un retrait ; Dieu se retira « de lui-même en lui-même » et, par cet acte, abandonna au vide une place en son sein, créa un espace pour le monde à venir.

En un certain point , au sein de la lumière de l’« in-fini » (en-sof), l’essence divine ou la lumière, s’éclipsa : un espace était laissé vide au milieu. Par rapport à l’infini, cet espace n’était pas plus qu’un point infinitésimal, mais par rapport à la création, c’était tout l’espace cosmique. Dieu ne put se manifester que parce qu’au préalable il s’était retiré.

Cet espace vide laissé par Dieu est appelé Hallal Hapanouï.

Dans cet espace, de cet espace, Dieu infini avait disparu. En Hébreu, le verbe « disparaître » est une racine qui se dit élèm. Le lieu de disparition se dit olam. Olam, c’est l’espace de l’absence et du retrait dans lequel toute création va trouver place. Olam n’est pas le monde, mais la possibilité même du monde, de tous les mondes (le terme Olam évoluera par la suite pour dire « le monde » cependant ce n’est qu’un sens second).

Le deuxième tsimtsoum : le rayon de lumière
La lumière infinie s’est rétractée, retirée, au centre de l’infini. L’infini ne peut réintégrer l’espace car il annulerait la possibilité de la création toutefois s’il ne se passe rien, le monde n’est pas créé. Les kabbalistes proposent une seconde phase du tsimtsoum ou l’infini réintègre bien l’espace vide, mais sous la forme d’un rayon de lumière-énergie à partir duquel les mondes vont être créés. Ce rayon s’appelle le qav.

La lumière pénètre dans l’espace vide sous forme d’énergie-lumière et elle devient matière sous la forme de dix réceptacles, auxquels la kabbale a donné le nom de sephirot, qui vont accueillir et contenir la lumière. La lumière qui a créé les sephirot les remplit successivement. Elle atteint la première sephira qui, une fois remplie, transmet la lumière en surplus à la sephira suivante. La lumière ainsi entrée sous la forme d’un rayon va être à l’origine de la création des mondes et des forces qui y seront à l’œuvre.

La chevira ou la brisure des vases

la deuxième étape du processus de la Création dans la kabbale se nomme chevira kelim ou "brisure des vases".
Cette lumière en ligne droite se nomme adam qadmon, c’est-à-dire l’« homme primordial ». L’adam qadmon n’est rien d’autre qu’une première figure de la lumière divine qui vient de l’essence de l’en-sof dans l’espace du tsimtsoum, non pas de tous les côtés, mais comme un rayon dans une seule direction. Au départ, les lumières émanées étaient équilibrées, c’est-à-dire homogènes (or yachar, veor hozère), puis les lumières qui jaillirent des yeux de l »homme primordial émanèrent selon un principe de séparation, atomisée ou punctiformes (olam haneqoudim).

Ces lumières étaient contenues dans des vases solides. Quand ces lumières en émanèrent, leur impact se révéla trop fort pour leurs récipients qui, ne pouvant plus les contenir, éclatèrent. La majeure partie de la lumière libérée remonta à la source supérieure, mais un certain nombre d’« étincelles » demeurèrent collés aux fragments des récipients brisés. Ces fragments, de même que les « étincelles » divines qui y adhéraient, tombèrent dans l’espace vide. Ils donnèrent naissance, à un moment donné, au domaine de la qlipa, c’est-à-dire l’« écorce » ou la « coquille » que la terminologie kabbalistique nomme l’autre côté.

L’exil
la brisure des vases introduit dans la Création un déplacement. Avant la brisure, chaque élément du monde occupait une place adéquate et réservée : avec la brisure, tout est désarticulé. Tout est désormais imparfait et déficient, en un sens cassé ou tombé, écarté de leur place, en exil. Les étincelles de sainteté sont tombées dans le monde et sont entourées par des écorces qui empêchent de les atteindre. Le travail de l’homme sera de les briser. L’exil est d’abord celui de la présence divine, la chekhina, dès l’origine de l’univers.


Ce qui advient dans le monde ne peut être que l’expression de cet exil primitif et essentiel. Cette explication ne considère pas l’exil uniquement comme une épreuve pour la foi, ni comme une punition pour les fautes, mais avant tout comme une mission.

Le tiqoun ou la réparation

le tiquoun signifie « réparation », « restauration » ou « réintégration », est le processus par lequel l’ordre idéal est rétabli : c’est la troisième phase fondamentale du grand cycle.

La brisure des vases est une défectuosité qui requiert réparation : la création , d’un point de vue divin sur le plan humain, doit entrer dans un processus de tiqoun. Il faut ramener les choses à leur place et à leur nature propre. La réparation ne peut se faire d’elle-même, c’est à l’homme qu’en incombe cet acte décisif. L’homme devient ainsi responsable de l’histoire du monde. On peut dire que l’histoire du monde est l’histoire de l’échec du tiqoun. Sans cet échec l’histoire elle-même n’existerait pas et l’homme serait un être achevé, c’est-à-dire mort. L’impossibilité du tiqoun, de cette atteinte de la réparation, définit l’homme comme un être « à être » dont l’éthique n’est plus celle de la perfection, mais de la perfectibilité.

La seconde brisure
Au niveau des textes de Rabbi Isaac Louria, on rencontre l’idée d’un premier essai du tiqoun avec adam harichone, « Adam le premier homme ». Adam aurait dû réparer le monde, mais il n’a pas accompli sa tâche. S’il l’avait fait, la Genèse aurait conduit immédiatement à l’état messianique, ce qui veut dire qu’il n’y aurait pas eu de développement historique. L’exil cosmique aurait pris fin, Adam aurait été l’agent de la rédemption qui aurait rétabli le monde dans son unité. Le processus historique aurait été achevé avant même d’avoir commencé. Adam échoua : au lieu d’unir ce qui devait être uni et de séparer ce qui devait être séparé, il sépara ce qui était uni : « il sépara le fruit de l’arbre ».

l’échec du premier homme ramena le monde qui était presque réparé à un état antérieur. Ce qui s’est passé lors de la brisure des vases se reproduisit. Les bouleversements provoqués par cette brisure sur le plan ontologique furent répétés et reproduits aux niveaux anthologique et psychologique. L’entrée de l’homme dans le jardin d’Eden correspond au moment de la presque restauration de la brisure. L’épisode du fruit et la sortie du jardin marquent la seconde brisure.

Voyage des étincelles

La mission qu’avait Adam de réparer et restaurer les mondes rejaillit maintenant sur ses descendants, mais de manière incomparablement plus difficile et plus complexe. Avant son échec, Adam comprenait en lui-même l’ensemble des autres âmes humaines à venir. Avec la seconde brisure, les « étincelles »d’âmes humaines partagèrent désormais le destin de la chekhina divine enfermée dans les fragments dispersés des récipients brisés : elles furent emprisonnées dans des « écorces » (qlipot). Ainsi le tsimtsoum, la chevira et le tiqoun ne sont-il pas seulement des dimensions cosmologiques à reléguer dans un passé mythique : ils concernent l’homme et l’humanité dans son ensemble.


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