Nephilim le Jeu de l’Occulte Contemporain

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Les Serviteurs du Labyrinthe

dimanche 11 août 2019, par Didier


L’Hôpital dont il va maintenant être question se trouve en Allemagne : ne comptez pas sur moi pour vous en dire plus. Trop d’existences sont en jeu. L’existence des Serviteurs du Labyrinthe, ainsi que la nature de leurs agissements, m’ont été révélés par un médecin berlinois qui donna sa démission peu de temps après, avant de s’évanouir dans la nature. Ceux parmi vous qui ont gardé de la médecine et des grands hôpitaux une image idéalisée risquent fort de perdre, à la lecture de ces lignes, leurs dernières illusions. Cet hôpital n’est pourtant pas un cas isolé : je suis persuadé que la plupart des rands établissements européens abritent des secrets plus étranges encore ; Un cinéaste danois bien connu s’est récemment fait l’écho d’un cas semblable. J’ignore où il a puisé son inspiration. Les faits qui suivent, en tous les cas, sont bien réels.

Buts et organisation

L’hôpital de B., l’un des plus grands et des plus modernes d’Allemagne, a subi de nombreuses modifications depuis sa création, au début de ce siècle. Il n’accueillait au départ qu’une majorité de tuberculeux ou des syphilitiques. Aujourd’hui, cet établissement renommé compte en ses rangs les plus brillants neurochirurgiens du pays, et la renommée de ses services de cardiologie, de cancérologie et de neurologie s’étend au—delà des seules frontières européennes. Les légendes affirment que l’hôpital aurait été construit sur un ancien lieu de culte païen et les quelques recherches que j’ai effectuées sur le sujet, recherches assez succinctes il faut bien le dire, ne m’ont jamais permis d’infirmer cette hypothèse, pas plus qu’elles ne m’ont convaincu. Les Serviteurs du Labyrinthe, une petite société secrète interne qui regroupait au début du siècle la plupart des responsables de l’hôpital, se réunissaient (et se réunissent toujours) dans les sous-sols désaffectés de l’établissement, appelés à juste raison « Labyrinthe » ; il est possible, dit-on, d’y errer des jours durant sans en trouver la sortie, et l’épreuve fait même partie des premiers rites d’initiation. Les yeux bandés, le candidat (recommandé par l’un de ses pairs), est amené au « Cœur du Labyrinthe » — la « Salle Minotaure » où se réunissent les membres et où plusieurs dizaines de questions lui sont posées, avant d’être invité à retrouver tout seul le chemin de la sortie. Certains ne s’en remettent pas. Qu’on ne s’y trompe pas : les Serviteurs ne sont en apparence qu’une inoffensive coterie de chirurgiens et de médecins brillants, en quête d’un peu de défoulement. Les simulacres de rites maçonniques, les costumes rituels et les cérémonies d’intronisation n’abusent personne (ou plutôt si, comme nous le verrons par la suite) : la plupart des membres croient savoir qu’ils sont là pour s’entraider, pour boire de bons coups et pour se raconter des histoires de salle de garde. Les secrets les plus sombres qui s’y peuvent trouver dévoilés sont ceux d’opérations ratées, ou de jeunes patientes « reconnaissantes » aux formes généreuses.

Buts occultes

Les Serviteurs du Labyrinthe sont en réalité une société à deux niveaux. Seule une poignée d’initiés, soigneusement triés sur le volet, connaît les véritables buts de l’organisation. Il y a près de cinquante ans, Werner Kircheimer (alors médecin chef du service le plus important de l’hôpital), définitivement brouillé avec l’obédience templière locale qui, estimait-il, l’avait « trahi » en le privant de certaines responsabilités, en démantela les structures avec l’aide d’alliés influents et parvint à neutraliser ses opposants de façon peu habituelle, en emportant avec lui trois homoncules, qu’il mit à l’abri dans les souterrains de l’hôpital. Le sort en était jeté. Ne pouvant garder pour lui un secret aussi important, l’ancien Templier décida de le partager avec quelques collègues soigneusement sélectionnés. « Jamais plus de cinq à la fois », telle était la règle à l’époque, et elle ne s’est jamais démentie. Parmi les huit directeurs qui se succédèrent à la tête de l’hôpital et qui tous, évidemment, faisaient partie des Serviteurs, seuls deux furent mis dans le secret. Kircheimer, qui resta à la tête de « sa » société jusqu’en 1982, avait mis au point une série de critères très spécifiques pour accueillir un nouveau membre au sein de son organisation. Les ennemis des Templiers étaient bien entendus favorisés. Peu à peu, à l’insu de ses membres, la société des Serviteurs du Labyrinthe devint un vaste vivier d’éléments prometteurs dans lequel les véritables maîtres de l’hôpital puisaient à loisir pour grossir leurs propres rangs lorsque le besoin s’en faisait sentir. Les cinq Chevaliers du Labyrinthe, comme ils se baptisèrent, connaissaient évidemment l’existence des Nephilim. Après avoir placé leurs trois homoncules à l’abri dans les profondeurs de l’hôpital, les précurseurs décidèrent que ces prisonniers leur serviraient de monnaie d’échange. En publiant dans les journaux locaux des messages occultes dont le sens n’apparaîtrait qu’aux vrais initiés, ils attirèrent de nombreux Nephilim à l’hôpital pour leur proposer des marchés de toutes sortes — marchés dont l’enjeu était bien entendu l’un des homoncule s en question. Pour « récupérer » l’un de leurs frères, les Nephilim devaient remplir leur part du marché : cela pouvait consister à supprimer telle ou telle personne gênante, à « posséder » tel ou tel ennemi juré ou à se « délester » de quelque ouvrage occulte de grande valeur. Chaque fois qu’ils le pouvaient, les Chevaliers tentaient de neutraliser le Nephilim en question, pour s’approprier un nouvel homoncule. Leur réserve, ainsi, tardait à s’épuiser. Les acolytes du docteur Kircheimer qui gagnaient en expérience ce qu’il perdaient en sens des valeurs, prenaient bien soin de porter leur choix sur des Nephilim isolés, vulnérables et éveillés depuis peu de temps. Ils amassaient sur eux autant de renseignements qu’ils le pouvaient, avant de passer à l’attaque. La mort de Kircheimer ne parvint pas à stopper leur progression : tandis qu’abreuvés de liqueur et de bons mots leurs compagnons festoyaient à l’étage au-dessus, les véritables maîtres du Labyrinthe procédaient à d’étranges expériences dans le secret de l’obscurité, et les bocaux s’alignaient sur les étagères — emplis d’une terreur silencieuse. ..

Nouvelle donne

Il fallait bien qu’un événement imprévu vienne mettre à mal ce dangereux équilibre, ne serait-ce que pour en remettre les fondements en question. Lors d’une séance d’intronisation semblable à toutes les autres, un vieux médecin de 78 ans — un certain Albrecht Öttinger, plus choisi pour ses mérites passés que pour son utilité désormais illusoire, s’égara trois jours durant dans les souterrains de l’hôpital. Les Serviteurs avait sous-estimé la complexité de l’épreuve pour un homme de cet âge, et le plus fort fut qu’ils ne parvinrent même pas à le retrouver, pas au début en tous cas. Paniqué, épuisé, totalement désorienté, le malheureux déboucha totalement par hasard sur la « Salle du Trésor » des Chevaliers du Labyrinthe, laissée mystérieusement sans surveillance. Incapable de comprendre ce dont il s’agissait, le vieux monsieur s’empara d’un bocal qu’il pensait contenir un fœtus d’enfant mort-né, et reprit sa folle errance, s’enfonçant plus profondément encore dans les ténèbres du Labyrinthe. Empruntant un escalier tortueux qui, pensait-il, finirait bien par le mener au parking souterrain, il vit soudain le fœtus prisonnier du bocal s’agiter et remuer la tête en signe de négation ou de désespoir. Effrayé, Öttinger lâcha son précieux fardeau et celui-ci se brisa à terre. Le Nephilim captif, profitant d’un champ magique salutaire (un point de plus en faveur de l’hypothèse du culte païen), prit immédiatement possession de son simulacre. Hurlant de terreur, le vieillard se mit à courir, trébucha dans les escaliers, et se cogne. le crâne contre l’une des marches avant de perdre connaissance : c’est ainsi, du moins, que mon ami est parvenu à reconstituer les faits. Les Serviteurs du Labyrinthe retrouvèrent Öttinger, gisant dans son sang, et le firent immédiatement placer en unité de soins intensifs, invoquant un cas prévisible de démence précoce. Le vieil homme se trouvait (et se trouve toujours) dans le coma. Quant au Nephilim, éperdu de fatigue et de confusion, je doute qu’il ait trouvé la force d’investir un nouveau simulacre, quand bien même en aurait-il eu la possibilité. Nous touchons ici à un cas qui dépasse le champ de mes connaissances : une personne se trouvant dans le coma possède-t—elle encore un résidu de conscience ? Si le Nephilim est resté à l’intérieur, essaiera-t-il de confondre ses geôliers ? Tout porte à croire qu’il tentera quelque chose car, d’après mon informateur, les Chevaliers du Labyrinthe s’intéressent de très près à l’état de santé de leur « vénérable collègue ».

Quelques personnalités • Hans Zimmler

L’actuel grand maître des Chevaliers du Labyrinthe n’assume au sein de la société écran qu’un rôle de faible envergure. Ses connaissances occultes sont très étendues (il était le protégé de Kircheimer, et son élève le plus brillant), et il porte une haine farouche à tous les Nephilim, qu’il considère comme des créatures « sataniques ». Hans & essayé à trois reprises de faire assassiner mon informateur, qui vient de quitter le groupe. C’est un homme rancunier.

• Günther Liebermann

Günther est certainement le chirurgien le plus brillant de tout l’hôpital. Les choix financiers et politiques de l’établissement sont souvent soumis à son approbation, et il constitue une recrue de choix pour les Chevaliers. Malheureusement, ses activités au sein du groupe ont considérablement affecté son psychisme, et il semble que Günther ait désormais beaucoup de mal à faire la part des choses. D’ici à ce qu’il voie un Nephilim dans chaque infirmière récalcitrante...

• Marcus Heiner

L’érudit du groupe, et le bras droit de Zimmler. Fasciné par son travail (Heiner est notamment choisi des rituels de création d’homoncules), ce jeune homme — 52 ans — poursuit à l’insu des autres membres ses propres recherches occultes. Précisons-le : les Chevaliers du Labyrinthe ne possèdent pas à l’heure actuelle les compétences nécessaires pour canaliser l’énergie magique dépensée par les Nephilim emprisonnés... mais cela pourrait changer.


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